Une voxographie (néologisme construit à partir du mot latin vox [« voix »] et du suffixe d'origine grecque -graphie [« écriture[1] »]) est une liste d'œuvres audiovisuelles (cinéma, télévision, animation, jeux vidéos…) auxquelles un comédien ou une comédienne a prêté sa voix dans le cadre d'un doublage[2][3][4], constituant ainsi une « filmographie vocale ». Elle peut également s'étendre aux voice-over[5] (documentaire, livre audio…) et aux prestations radiophoniques (dramatiques, publicités, habillage d'antenne…).
Technique[]
Si la technique du doublage[6] est destinée à l'origine à passer d'une langue à une autre (par exemple de la version originale à la version française), elle peut être également employée lorsqu'un effet particulier est recherché ou que la voix de l'interprète original ne convient pas au personnage. Ainsi, la voix originale de Dark Vador dans Star Wars est celle de James Earl Jones et non celle de l'acteur qui incarne ce personnage, David Prowse. De même, dans la série des Fantômas, Jean Marais joue le rôle de Fantômas mais c'est Raymond Pellegrin qui lui prête sa voix. Un acteur - ou une actrice - peut aussi être doublé en raison d'un défaut de prononciation (un zozotement par exemple[7]) ou parce qu'il ne sait pas chanter.
La quasi-totalité des doublages francophones a été réalisée, depuis l'origine du système, en France où le procédé de la bande rythmographique (plus communément appelée « bande rythmo ») a été mis au point en 1949 à l'auditorium MGM de Paris.
Depuis la fin des années 1980, le Québec a progressivement développé ses propres structures, d'abord en québécois puis en « français international ». Ainsi de nombreux doublages français à destination des DVD zone 1 sont aujourd'hui réalisés au Québec, quand ils ne sont pas d'origine.
Depuis les années 2000, de nombreux doublages à destination de l'Europe sont réalisés également en Belgique.
L'ajout systématique du nom des comédiens de doublage au générique (aussi appelé « carton de doublage ») a commencé à partir des années 1990 puis s'est généralisé dans les années 2000 avec le développement des éditions DVD.
À noter également que de nombreux films antérieurs aux années 1960 ou des films ressortis en « version longue » après de nombreuses années ont fait l'objet de redoublages pour des raisons artistiques (les comédiens d'origine étaient décédés), techniques (masters trop abîmés) ou économiques, le coût d'un nouveau doublage étant moins cher que celui d'une remastérisation.
Notes et références[]
- ↑ Le terme est déjà évoqué par Pierre-Marie Le Mesl au début du 19e siècle pour désigner la « peinture des voix ». Cf. G.-N. Redler (dir.), Journal grammatical, littéraire et philosophique de la langue française et des langues en général, 2e série, tome 3, Paris, 1836, p. 182, (bpt6k6138790k).
La « vocographie », apparue à la même époque, propose quant à elle de désigner « l'art de représenter habilement la voix dans toute la pureté de son expression ». Cf. Bibliographie de la France ou Journal général de l'imprimerie et de la librairie, 21e année, Pillet, Paris, 1832, p. 587, (bpt6k6201785h). Cependant, aucun de ces termes n'est parvenu à s'imposer. - ↑ Nouveaux mots du dictionnaire et maintenant Le Larousse sur Linternaute.com, le 30 mai 2013, consulté le 23 septembre 2014. « Liste de films mentionnant les personnages auxquels un acteur a prêté sa voix dans le cadre d'un doublage. »
- ↑ Le Petit Larousse 2014 adopte hashtag, googliser ou post sur Lemondeinformatique.fr, le 30 mai 2013, consulté le 23 septembre 2014. « Liste de films mentionnant les personnages d'animation auxquels un acteur a prêté sa voix. »
- ↑ Voxographie sur le Dictionnaire de la langue française linternaute.com, consulté le 23 septembre 2014. « Le terme voxographie est utilisé dans le domaine audiovisuel pour faire référence à la compilation soit des œuvres qui ont nécessité un doublage vocal, soit des comédiens qui ont prêté leur voix auxdites œuvres. »
- ↑ Traduction en voix off, technique effectuée par-dessus un commentaire original, lequel reste audible en arrière-plan sonore ou non.
- ↑ Qui ne doit pas être confondu avec la post-synchronisation, où c'est l'acteur original qui réenregistre ses dialogues en studio, la plupart du temps en raison d'une qualité insuffisante de la prise de son directe.
- ↑ Cette raison est l'un des principaux éléments scénaristiques du film Chantons sous la pluie (1952).
Voir aussi[]
- Voxographie sur Wikitionnaire
Bibliographie[]
- François Justamand et Thierry Attard, Rencontres autour du doublage des films et des séries télé, éditions Objectif Cinéma, mai 2006 (ISBN : 2-915713-01-4)
- Thierry Le Nouvel, Le Doublage et ses métiers, éditions Eyrolles, avril 2007 (ISBN : 978-2-212-12133-9)
- Sébastien Denis, Chantal Duchet, Lucie Mérijeau, Sébastien Roffat (dir.), Archives et acteurs des cinémas d'animation en France, coll. Cinémas d'animation, L'Harmattan, Paris, 2014 (ISBN : 978-2-343-03700-4)
Liens externes[]
- La Gazette du doublage (dossiers et interviews)
- Doublage.qc.ca (doublages québécois)